dimanche 18 mai 2014

Humilité

Je continue ma réflexion sur médicaments/pas médicaments

Autrefois j'ai souffert de lumbagos fort douloureux
Autrefois j'ai aussi souffert de troubles anxieux assez pénibles
Et c'était en  même temps que mes enfants ado demandaient du temps et de l'attention. J'ai mordu sur ma chique

J'ai parlé de ma phobie des médicaments: j'ai donc résisté un maximum à prendre quoi que ce soit
Oui à l'acupuncture qui ne m'aidait pas plus que ça
Oui aussi à un cheminement intérieur qui au bout de mois et de mois de douleurs, m'a soulagée de l'essentiel.
Cheminement intérieur et solitaire fait de lectures diverses, de réflexions/méditations, et surtout une pratique d'une respiration ample et détendue dans le ventre... De m'en être sortie seule après dix ans de souffrances et de découragement m'a persuadée que c'était possible et je regardais avec une certaine compassion méprisante ceux qui s'enfermaient dans des médications éternelles


A la veille de choper l'artérite temporale donc, je me sentais bien,et très  fière de m'être sortie de mes maux

Puis vint Horton et sa dévastation dans mon corps et mes yeux

Cette fois je n'avais pas le choix: je DEVAIS prendre des doses très fortes de cortisone. Et pas que, d'autres trucs que je considérais comme des poisons et que je prenais du bout des dents

J'ai vécu cela  comme de l'humiliation, j'avais échoué, je devais me soumettre

La dernière alerte m'a mise à terre, physiquement bien sûr, mais surtout moralement
La maladie est plus forte que mon orgueil : non je n'ai pas de prise absolue sur ce qu'il m'arrive et oui, il me faut reconnaître avec humilité que j'ai besoin désormais et pour toujours de mes comprimés de cortisone, et que je peux être reconnaissante qu'ils soient là pour m'aider

Hier j'ai eu à ce sujet un échange avec une de mes filles
Elle souffre depuis quelques mois d'un acouphène qui l'empêche de dormir et lui rend la vie vraiment difficile
Comme cela ne passait pas, elle a consulté un spécialiste, qui dans un premier temps lui a conseillé de se détendre et de ne pas "écouter" son acouphène
Conseil facile à formuler, difficile à suivre alors qu'il envahissait tout le champ dans sa tête, surtout la nuit
Elle a re-consulté et ce médecin lui a donné un médicament qui l'aide beaucoup, sans supprimer complètement le bruit infernal
Elle est beaucoup mieux dans sa peau, et cela se voit, moins irritable, moins fatiguée...

Elle n'a  pas hésité longtemps avant de prendre les moyens qui s’imposaient
Par contre elle m'a dit que ce problème de santé lui demandait de creuser plus profond pour mettre le doigt sur ce qui ne va pas... ce qu'elle a commencé à faire

19 commentaires:

  1. Ta fille te montre le chemin : médicaments ET introspection... ne pas refuser les médicaments...
    Tu as sans doute raison : c'est de l'orgueil de rejeter les médicaments en pensant que l'on va s'en sortir tout(e) seul(e).

    10 ans de douleurs... c'est long... un chemin de croix... je ne suis pas du tout prête à ça.

    Bonne fin de dimanche.
    Je t'embrasse;

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    1. quand c'est le moment de vivre qqch de douloureux, il n'y a pas le choix, il faut le vivre, le mieux possible!
      Tu en sais qqch, non?

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  2. Dans l'aide aux personnes j'entendais parfois : maintenant que je viens vous voir pour clarifier ma vie, je vais arrêter mes médcos....
    Je répondais : dommage ! Si vous arrêtez, je ne pourrai pas vous donner un nouveau rendez-vous....
    Pourquoi ?
    Parce que le médoc atténue et masque les symptômes douloureux (physiques et/ou psychiques) ce qui donne de "l'espace" au travail sur soi.... En particulier sur la revalorisation de l'image, la détente intérieure, l'accès aux profondeurs bienfaisantes etc.... Là seulement on trouvera des forces pour résoudre ce qui doit l'être et repenser le dispositif thérapeutique et de pharmacopée.

    10 ans de souffrance "inutiles" ... c'est pas l'orgueil... C'est de l'héroisme inutile....
    Cela dit, le facteur culturel n'a pas manqué sans doute d'agir par l'inconscient. Il n'est pas loin le temps de la "valorisation de la souffrance" au nom de principes antiques (le mythe du héros sacrifié) ou judéo-chrétiens (le mythe de "la croix du christ"....)

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    1. eh bien! c'est sûr! je suis une femme héroïque anonyme!
      Non ce n'est pas du tout le facteur culturel ou religieux qui m'a fait endure des douleurs au quotidien, sans broncher; C'est la raison que j'explique dans mon billet précédent: je ne voulais pas devenir accro aux médocs, ayant eu une mère qui ne carburait à peu près convenablement QUE avec son cachet quotidien
      Je ne voulais pas devenir comme ça!

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  3. J'évite souvent de prendre des médicaments mais si le docteur m'en prescrit je vais au bout du traitement.
    Comme ta fille j'ai de temps à autre des acouphènes, surtout la nuit, j'ai pris un traitement pendant plusieurs années qui a bien fonctionné.
    J'ai arrêté et j'ai été soulagée .. et puis un jour les acouphènes sont revenus !! l'orl ne me prescrit plus le traitement d'autrefois il semblerait que ce soit un placebo.
    Alors pourquoi me l'avoir prescrit si longtemps ? !
    Je supporte actuellement à peu prés ces acouphènes et j'essaie de faire "avec".

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    1. merci Brigou pour ton témoignage concernant les acouphènes
      Je crois que ce n'est pas si facile de s'en débarrasser ;-(

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  4. Coum,
    lorsque nous prenons une décision en conscience, c'est (presque toujours) parce que nous y trouvons un certain bénéfice (conscient ou non), ce bénéfice peut aller jusqu'à celui qu'Alain signale de se conformer aux injonctions de la religion mal comprise, ou aux injonctions familiales ou pour les contrer ... Les reconnaitre, c'est une première étape, ensuite, il faut dépasser ces motivations qui ne viennent pas de notre moi profond et personnel.

    Autre chose : ce qui me frappe dans ton billet c'est la cohabitation de l"humiliation (ou plutôt le sentiment de vivre une humiliation) et de l'humilité. Dans le premier mot la dignité de la femme est mise à mal, dans l'autre, la femme grandit de connaitre ses limites et ses prodigieuses capacités à évoluer et grandir.

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    1. en me relisant, je me trouve bien péremptoire, j'espère ne pas t'avoir bléssée

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    2. après l’humiliation (de ne pas m'en sortir seule) je suis passée à l’humilité... la simple humilité qui me permet de demander de l'aide et surtout de l'accepter...
      (non, tu n'es pas péremptoire... j'aime quand tu viens commenter!)

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  5. Bonjour Coumarine, j'ai suivi le lien, il y a quelques jours, et je suis venue te lire avec intérêt. Comme j'ai lu le mot "acouphènes", je suis passée sur internet explorer pour mettre un petit commentaire. Si je puis me permettre. Je suppose qu'il y a des causes diverses à ce phénomène, la réaction est d'aller chez un otorino... etc. Je l'ai fait aussi, il y a longtemps, et le médecin consulté m'avait conseillé, si c'était trop handicapant, d'écouter des bruits plus forts que les acouphènes pour en détourner mon attention. En fait, après une consultation pour tout autre chose, mais alors là, tout autre chose, on a détecté une forte arthrose de la mâchoire, des mâchoires, avec certains problèmes et les effets, sont, entre autres, les acouphènes. Voilà. Cela ne résout pas tout, mais là aussi il y a des solutions (pas élégantes du tout d'ailleurs). Mais, je le répète, il y a peut-être des causes tout à fait différentes dans le phénomène... Et bravo pour cette écriture difficile et lucide sur la maladie - et ses traitements. Et pour ton courage...

    (Marie-Françoise.)

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    1. Bonjour Marie-Fançoise
      Tu commentes l'acouphène dont souffre ma fille...
      Ce n'est pas ma pathologie, je n'ai donc aucun commentaire à faire, sinon te remercier pour ton témoignage

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  6. Finalement, autant terminer mon commentaire clairement, l'arthrose temporo-mandibulaire (ATM) provoque des acouphènes et divers autres problèmes, qu'on résout par de la kiné de la mâchoire, et si ce n'est pas suffisant, par le port d'une gouttière du Michigan, qui te fait une bouche absolument horrible... Mais la rééquilibre aussi... (Marie-Françoise).

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    1. eh bien! courage si c'est de ça dont tu souffres ;-))

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  7. Bonjour Coumarine,
    Oui, moi aussi je suis reconnaissante d'avoir la médication, sinon je serais déjà traversée de l'autre côté. J'avais des maux de tête impossible à décrire et je n'arrivais plus à avaler plus de deux bouchées à la suite. J'avais perdu 12 kilos en deux mois. Dans mon cas la maladie s'est présentée d'une façon différente qu'elle l'a fait pour toi. Guérir complètement ??? peut-être ! Y'en a qui me disent que lorsqu'on y croit tout est possible. Moi je ne sais trop quoi en penser. Oui la foi soulève des montagnes à ce qu'on dit, mais faudrait d'abord vivre en harmonie avec la nature plutôt que de faire de la planète une poubelle comme on le fait présentement. Quelqu'un a aussi dit : "faut qu'les bottines suivent les babines !" et je trouve que ça a bien du sens.
    Je déménage demain et je ne sais pas trop quand je serai de nouveau branchée à internet. Si tu ne m'entends pas pendant un certain temps, ce sera bien normal donc. À bientôt chère Coumarine et merci d'avoir ouvert ce blog que j'apprécie beaucoup. kéa

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    1. ce que j'ai découvert au fur et à mesure, c'est que l'artérite temporale est assez différente d'une personne à l'autre
      Il y a la gravité bien sûr, mais aussi les symptômes, la réaction aux médicaments
      Comme quoi, nous sommes des êtres uniques!!
      Je me réjouis de te revoir chère Kéa..à bientôt!

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  8. Intéressante réflexion sur la médication. Dans le cas du lumbago : il vaut mieux, je crois, tenter de couper tout de suite la douleur, sinon elle accroît la contraction du muscle enflammé et donc elle augmente. La guérison est plus longue. Maintenant, je n'hésite plus mais je conjugue avec les étirements et la respiration.
    Une de mes tantes était atteinte d'acouphène. Verdict : s'il est traité dans l'immédiat, on peut le guérir. Si on attend, c'est plus problématique.
    En ce qui concerne ce qui vous est arrivé ensuite, Coumarine, oui, le seul mot de cortisone effraie, mais dieu merci, elle vous soulage. Dans mon cas, que vous connaissez, il n'existe rien pour l'instant. Si un quelconque médicament existait, je n'hésiterais pas un instant, sans être pour autant reconnaissante....

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    1. oui je crois que dans mon orgueil de m'en sortir seule et de manière naturelle, je me suis enfoncée pour trop longtemps dans des maux de dos importants
      J'espère pour vous que vous trouverez une solution à vos maux... car cela fatigue énormément d'affronter la douleur...

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  9. Je ne crois pas que tu aies échoué, ni que tu sois soumise. On est toujours plus fort que la maladie en ce sens que nous sommes capables de compenser nos handicaps par autre chose. Toi, tu écris, et l'on sent que tu aimes ça, tu aides aussi certainement des personnes dans le même cas que toi ou atteintes d'une autre maladie, et ça, c'est faire une belle nique à la maladie.

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    1. j'aimerais oui, que des gens qui atterrissement ici en tapant "HORTON" aient de l'aide en lisant une personne qui est en train de vivre la maladie...
      C'est ce que pour moi, j'aurais voulu!
      Merci d'être venue jusqu'ici ;-)

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